L’incurie totale de ceux qui nous gouvernent ou ont la prétention de le faire se fait jour un peu plus chaque semaine. Toujours pas de masque pour les soignants, de cloche, de surblouse, de gants, de respirateur, et déjà un collectif de plaintes en cours contre ce même gouvernement de riches pour les riches. Pas plus de masque pour la police ou plutôt si, parce que ce gouvernement tremble en réalité de peur, piqués aux postiers car en attendant que les masques arrivent de Chine, on déshabille Paul pour habiller Pierre. Et pourtant déjà 625 policiers confinés dont deux morts et le bilan risque de s’alourdir de jour en jour comme il s’alourdit en France minutes après minutes. Car la pandémie va très vite. Très, très vite. Tellement vite qu’à peine j’aurais terminé cet article qu’on pourra déjà multiplier les chiffres par deux. 17.620 personnes hospitalisés samedi 28 mars, soit mille de plus que la veille Dont plus de 4000 en réanimation avec déjà 2314 morts officiels soit plus de trois cent en tout juste 24h. Et nous n’avons même pas atteint le pic de contamination. Pendant que l’Italie compte déjà 10.000 morts en à peine un mois de confinement. Et maintenant la grande distribution, qui au passage se gave comme jamais, connait sa première martyre. Elle s’appelait Aïcha, elle avait 52 ans, caissière et mère de famille. Le supermarché où elle travaillait refuse de contrôler le flux des clients, de proposer masque et gants à son personnel, et menace de licenciement tous ceux et celles qui voudront exercer leur légitime droit de retrait. Ça se passe chez Carrefour la prochaine fois que vous irez faire vos courses là-bas pensez-y, c’est la même sur tout le territoire Nous n’oublierons pas… Du moins j’ose l’espérer. Ce qui n’empêche pas notre gouvernement d’inutiles de prolonger leur temps de travail de 60 heures par semaine, ainsi que dans les domaines des transports, de la logistique, de l’énergie, et des télécoms et ce alors qu’aucune mesure sanitaire n’a été prise en direction des services publiques. Les éboueurs travaillent sans protections, à l’instar de leurs collègues de la poste, de l’énergie, du BTP, etc, bref tous ceux qui font actuellement tourner le pays en dépit de tout, eux les véritables premiers de cordées. Mieux que ça, tandis que les routiers assurent l’approvisionnement, on a fermé douche et restaurant pendant que Vinci continue de se gaver sur leur dos, péages payants, pas même un service de restauration, rien, crève sale pauvre c’est pour le bien des actionnaires.
Oui crève sale pauvre qui est actuellement à la rue ou en prison. Avec une surpopulation carcérale de 140% en moyenne et des conditions d’hygiène déjà lamentable en temps normale, des gardiens en sous-effectif et désormais eux même exposés sans plus de protection à la pandémie. Avec près de deux cent mille SDF en France métropolitaine, sans compter tous les illégaux qui sont entassés dans des foyers sans aucun droit sur le seul territoire métropolitain –je ne compte pas Mayotte, la Réunion, les caraïbes, la Guyane, grand oubliés de cette pandémie- C’est des milliers de personnes qui sont désormais exposés à la maladie sans jamais pouvoir s’en prévaloir selon les sacro saintes règles du confinement. Des milliers de personne qui risquent de crever sans que les amateurs qui nous gouvernent se fendent d’autres choses que de mesurettes. 5000 détenus libérés, 2000 places d’hébergements promises –et on sait ce qu’il en est des promesses avec les politiques- les réfugiés de Calais placés en confinement probablement dans des dortoirs où on les entassera comme s’entassent déjà les milliers de réfugiés dans des mouroirs, des dortoirs d’Ile de France et d’ailleurs, c’est un bilan explosif qui risque d’atteindre la France, peut-être pire que l’Italie puisque ce pays est aux mains de la bourgeoisie et que la bourgeoisie ne se soucie que d’une chose, elle-même. Bilan qui va également s’alourdir en Ehpad où on continue de travailler sans protection. Et on parle ici d’un risque potentiel de près de cent mille morts…
Le bateau coule et notre gouvernement demande aux autres d’écoper avec une petite cuillère percée. Mais attention le collégien pour qui des imbéciles ont voté se paye de mot en abusant d’un vocabulaire guerrier traitant de héros des gens qui n’ont jamais eu comme vocation qu’à faire leur travail correctement et qu’on envoie aujourd’hui au feu sans arme. Un gouvernement qui à chaque discours creux rappelle qu’il ne faut pas diviser ce pays, qu’au contraire il faut faire corps derrière le banquier. Une solidarité bien entendu réservés aux riens. Pendant ce temps, le CAC 40 touche toujours le CICE, Pinaud, Arnault, Niels, Bolloré, Lagardère et consorts ne payent plus l’ISF et la Flat tax permet aux actionnaires de piller l’état au grand bénéfice des paradis fiscaux. Et pendant ce temps des mesures de plus en plus liberticides sont mis en application. Casse du code du travail pour une durée indéfinie, Orange qui envisage de nous géocaliser dans la plus complète illégalité mais avec l’accord tacite de la CNIL et les chiens de garde du capital, les flics, de se déchainer sur les petits des Ulis, de Marseille et d’ailleurs pour la plus grande jouissance des voyous de la BAC. Les quartiers justement où faire respecter le confinement n’était pas le 18 mars une priorité selon le Ministère de l’Intérieur, une consigne qui cache une réalité bien française, celle qui veut qu’on a perdu le contact avec les dits quartiers depuis que la police de proximité a été paralysée par le voyou Sarkozy. Et c’est tout une économie souterraine qui est en train de s’effondrer avec les points de deal qui disparaissent faute de client mais également de go fast. Et les zones de non-droit de se multiplier sans que le gouvernement soit capable de faire autre chose que de supplier des influenceurs d’en appeler au respect des règles de confinement. Or cette économie fait vivre des dizaines de milliers de famille, que ça plaise ou non aux tenants de la prohibition. Et dans des départements comme la Seine Saint Denis où le taux de chômage atteint les 17,8% contre 11% pour la moyenne nationale c’est une économie non négligeable qui risque de s’ajouter aux autres difficultés, appauvrissant les plus pauvres comme c’est déjà le cas dans le sud de l’Italie. Si l’on tient compte du tsunami économique qui déferle en ce moment même sur le marché mondial, faisant passer le taux de chômage américain de 4 à 30% en quelques semaines, la situation dans les banlieues françaises risque de devenir volatile comme un cocktail Molotov. Mais que foutre n’est-ce pas pour notre gouvernement, les pauvres des banlieues n’ont jamais compté qu’au rang des problèmes dont on pouvait abuser pour mieux diviser le peuple et aujourd’hui ils ne sont même plus une priorité, ils peuvent crever en masse, comme en prison, dans les rues, les ehpad, le milieux hospitalier, les caissières de supermarchés…. Du moment que Monsieur Bolloré peut continuer de faire des bénéfices le reste compte peu voir pas du tout. Et tout ça parce que depuis De Gaulle nous avons été gouverné par des délinquants en col blanc, des incompétents et qu’à ce seul sujet nous touchons aujourd’hui au sublime.
L’important dans cette histoire ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.