Salaud de pauvre

L’incurie totale de ceux qui nous gouvernent ou ont la prétention de le faire se fait jour un peu plus chaque semaine. Toujours pas de masque pour les soignants, de cloche, de surblouse, de gants, de respirateur, et déjà un collectif de plaintes en cours contre ce même gouvernement de riches pour les riches. Pas plus de masque pour la police ou plutôt si, parce que ce gouvernement tremble en réalité de peur, piqués aux postiers car en attendant que les masques arrivent de Chine, on déshabille Paul pour habiller Pierre. Et pourtant déjà 625 policiers confinés dont deux morts et le bilan risque de s’alourdir de jour en jour comme il s’alourdit en France minutes après minutes. Car la pandémie va très vite. Très, très vite. Tellement vite qu’à peine j’aurais terminé cet article qu’on pourra déjà multiplier les chiffres par deux. 17.620 personnes hospitalisés samedi 28 mars, soit mille de plus que la veille  Dont plus de 4000 en réanimation avec déjà 2314 morts officiels soit plus de trois cent en tout juste 24h. Et nous n’avons même pas atteint le pic de contamination. Pendant que l’Italie compte déjà 10.000 morts en à peine un mois de confinement. Et maintenant la grande distribution, qui au passage se gave comme jamais, connait sa première martyre. Elle s’appelait Aïcha, elle avait 52 ans, caissière et mère de famille. Le supermarché où elle travaillait refuse de contrôler le flux des clients, de proposer masque et gants à son personnel, et menace de licenciement tous ceux et celles qui voudront exercer leur légitime droit de retrait. Ça se passe chez Carrefour la prochaine fois que vous irez faire vos courses là-bas pensez-y, c’est la même sur tout le territoire Nous n’oublierons pas… Du moins j’ose l’espérer. Ce qui n’empêche pas notre gouvernement d’inutiles de prolonger leur temps de travail de 60 heures par semaine, ainsi que dans les domaines des transports, de la logistique, de l’énergie, et des télécoms et ce alors qu’aucune mesure sanitaire n’a été prise en direction des services publiques. Les éboueurs travaillent sans protections, à l’instar de leurs collègues de la poste, de l’énergie, du BTP, etc, bref tous ceux qui font actuellement tourner le pays en dépit de tout, eux les véritables premiers de cordées. Mieux que ça, tandis que les routiers assurent l’approvisionnement, on a fermé douche et restaurant pendant que Vinci continue de se gaver sur leur dos, péages payants, pas même un service de restauration, rien, crève sale pauvre c’est pour le bien des actionnaires.

Oui crève sale pauvre qui est actuellement à la rue ou en prison. Avec une surpopulation carcérale de 140% en moyenne et des conditions d’hygiène déjà lamentable en temps normale, des gardiens en sous-effectif et désormais eux même exposés sans plus de protection à la pandémie. Avec près de deux cent mille SDF en France métropolitaine, sans compter tous les illégaux qui sont entassés dans des foyers sans aucun droit sur le seul territoire métropolitain –je ne compte pas Mayotte, la Réunion, les caraïbes, la Guyane, grand oubliés de cette pandémie- C’est des milliers de personnes qui sont désormais exposés à la maladie sans jamais pouvoir s’en prévaloir selon les sacro saintes règles du confinement. Des milliers de personne qui risquent de crever sans que les amateurs qui nous gouvernent se fendent d’autres choses que de mesurettes. 5000 détenus libérés, 2000 places d’hébergements promises –et on sait ce qu’il en est des promesses avec les politiques- les réfugiés de Calais placés en confinement probablement dans des dortoirs où on les entassera comme s’entassent déjà les milliers de réfugiés dans des mouroirs, des dortoirs d’Ile de France et d’ailleurs, c’est un bilan explosif qui risque d’atteindre la France, peut-être pire que l’Italie puisque ce pays est aux mains de la bourgeoisie et que la bourgeoisie ne se soucie que d’une chose, elle-même. Bilan qui va également s’alourdir en Ehpad où on continue de travailler sans protection. Et on parle ici d’un risque potentiel de près de cent mille morts…

Le bateau coule et notre gouvernement demande aux autres d’écoper avec une petite cuillère percée. Mais attention le collégien pour qui des imbéciles ont voté se paye de mot en abusant d’un vocabulaire guerrier traitant de héros des gens qui n’ont jamais eu comme vocation qu’à faire leur travail correctement et qu’on envoie aujourd’hui au feu sans arme. Un gouvernement qui à chaque discours creux rappelle qu’il ne faut pas diviser ce pays, qu’au contraire il faut faire corps derrière le banquier. Une solidarité bien entendu réservés aux riens. Pendant ce temps, le CAC 40 touche toujours le CICE, Pinaud, Arnault, Niels, Bolloré, Lagardère et consorts ne payent plus l’ISF et la Flat tax permet aux actionnaires de piller l’état au grand bénéfice des paradis fiscaux. Et pendant ce temps des mesures de plus en plus liberticides sont mis en application. Casse du code du travail pour une durée indéfinie, Orange qui envisage de nous géocaliser dans la plus complète illégalité mais avec l’accord tacite de la CNIL et les chiens de garde du capital, les flics, de se déchainer sur les petits des Ulis, de Marseille et d’ailleurs pour la plus grande jouissance des voyous de la BAC. Les quartiers justement où faire respecter le confinement n’était pas le 18 mars une priorité selon le Ministère de l’Intérieur, une consigne qui cache une réalité bien française, celle qui veut qu’on a perdu le contact avec les dits quartiers depuis que la police de proximité a été paralysée par le voyou Sarkozy. Et c’est tout une économie souterraine qui est en train de s’effondrer avec les points de deal qui disparaissent faute de client mais également de go fast. Et les zones de non-droit  de se multiplier sans que le gouvernement soit capable de faire autre chose que de supplier des influenceurs d’en appeler au respect des règles de confinement. Or cette économie fait vivre des dizaines de milliers de famille, que ça plaise ou non aux tenants de la prohibition. Et dans des départements comme la Seine Saint Denis où le taux de chômage atteint les 17,8% contre 11% pour la moyenne nationale c’est une économie non négligeable qui risque de s’ajouter aux autres difficultés, appauvrissant les plus pauvres comme c’est déjà le cas dans le sud de l’Italie. Si l’on tient compte du tsunami économique qui déferle en ce moment même sur le marché mondial, faisant passer le taux de chômage américain de 4 à 30% en quelques semaines, la situation dans les banlieues françaises risque de devenir volatile comme un cocktail Molotov. Mais que foutre n’est-ce pas pour notre gouvernement, les pauvres des banlieues n’ont jamais compté qu’au rang des problèmes dont on pouvait abuser pour mieux diviser le peuple et aujourd’hui ils ne sont même plus une priorité, ils peuvent crever en masse, comme en prison, dans les rues, les ehpad, le milieux hospitalier, les caissières de supermarchés…. Du moment que Monsieur Bolloré peut continuer de faire des bénéfices le reste compte peu voir pas du tout. Et tout ça parce que depuis De Gaulle nous avons été gouverné par des délinquants en col blanc, des incompétents et qu’à ce seul sujet nous touchons aujourd’hui au sublime.

L’important dans cette histoire ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

Ces criminels qui nous gouvernent

La pandémie galope. Le jeudi 12 mars j’écrivais que les rassemblements de mille personnes étaient interdits mais les municipales maintenues pour le bien de leurs tout petits calculs électoraux. Et neuf jours plus tard nous voilà tous cloîtrés chez nous. Confinés par obligation par un gouvernement incompétent et criminel mais surtout par une pandémie qui ne fait plus de distinction entre les plus fragiles et les plus jeunes. Le secteur de la santé vient de le déclarer, les plus vieux aujourd’hui ne seront simplement plus admis, renvoyés chez eux, le temps du sacrifice de nos aînés est venu, encore plus fort que la réforme des retraites. Et pour cause le secteur hospitalier, grand sacrifié du libéralisme, manque de tout, de lit, de masque, de protection, de respirateur artificiel. Le gouvernement de Narcisse 1er a commandé 40000 grenades de désencerclement et 25 millions de cartouches pour fusil d’assaut pour répondre à la crise des Gilets Jaunes, ce qui situe les priorités et a expédié le peu de stock de masque que nous avions à la Chine sans penser à les racheter quand le virus s’est présenté chez nous. Mais, reconnaissons leur au moins ceci, leur incurie est partagée. Il y a dix ans le gouvernement Fillon a décidé de ne pas renouveler les stocks stratégiques (600 millions de masques FFP2 à l’époque) et depuis ni le gouvernement Hollande, ni celui du chargé de mission du Medef n’ont jugé utile de renouveler le stock. Et ce alors que le Pr Salomon prévenait déjà en 2016 le candidat Macron qu’en cas de pandémie la France ne serait pas prête. Car voyez-vous pour les imbéciles qui ont la prétention de nous gouverner les épidémies n’est-ce pas c’est toujours dans des pays lointains et exotiques, jamais dans le bien heureux occident. Et aujourd’hui les mêmes qui pillent les supermarchés de peur de manquer de pâtes et de papier toilette d’applaudir à leur fenêtre à vingt heures tapante le personnel soignant pour leur courage et leur abnégation. Courage et abnégation dont ils ne font aucune preuve eux même, chouinant comme des enfants qu’à force de rester à la maison n’est-ce pas on va devenir fou. Et les joggers improvisés de se multiplier en bas de chez moi en dépit de toute logique sanitaire.

Depuis le mois de janvier en réalité le gouvernement savait. Il savait que cette épidémie allait toucher l’Europe, savait que nous n’avions pas les moyens de nous y soustraire, mieux que nous n’avions pas les moyens de lutter contre elle. Et ils n’ont rien fait. Mieux, ils ont prétendu que tout allait bien et que quand même on n’allait pas fermer les écoles pour une petite grippe un peu exotique. Le lendemain les écoles et les universités étaient fermées puis ce fut le tour des bars, restaurants et discothèques qui poussa les imbéciles à se réunir une dernière fois dans des clusters alcoolisés et d’autres connards à fuir la capitale de peur de devoir rester dans leur modeste deux cent mètres carrés quitte à contaminer des zones épargnées. Mais l’incompétence criminelle de notre gouvernement ne suffisait pas, il fallait y ajouter l’abjection. Car n’oublions pas nous sommes gouverné par le Medef et leur chargé de mission, chef d’un gouvernement de millionnaires, et voilà la loi « urgence coronavirus », bientôt votée en petit comité par une assemblée d’assassins. Une loi qui ne propose rien de moins que de revenir sur tous les acquis sociaux obtenus de haute lutte. Fin des 35 heures dans certain secteur, des congés payés de quatre semaines, du délai de prévenance, et ce, et c’est le plus important, sans limite de temps. Car voyez- vous, nous explique le très incompétent Bruno Lemaire, il ne s’agit pas d’effort mais de solidarité. Une solidarité allant bien entendu dans un seul sens puisqu’il est hors de question de remettre en cause la suppression de l’ISF. Moralité l’état a décidé de nous faire payer l’argent magique qu’il a subitement retrouvé pour relancer l’économie. Enfin pas tout à fait admettons le. Si une prime de 1000 euros a bien été promise à tous ceux qui risquerons leur vie pour le bien de la sacro-sainte économie, si 300 milliards d’euros sont promis pour faire barrière au tsunami économique que provoque la pandémie, absolument rien n’a été fait en direction de l’hôpital publique ou des soignants qui sont en première ligne. Mieux que ça, jusqu’à aujourd’hui les flics, chargés de faire respecter le confinement, n’avaient pas le droit de porter des masques, jugés trop anxiogène par leur hiérarchie, quitte à les rendre potentiellement dangereux pour leur entourage et en faire eux-mêmes des vecteurs de contamination. Et en attendant les Ehpad de réclamer cinq cent mille masques par jour ! Au risque de voir cent mille de nos anciens disparaitre.  Autant dire que si vous avez un parent dans une Ehpad, préparez-vous à les enterrer, car le gouvernement se soucis plus du Medef que de sa population. D’ailleurs Muriel Pénicaud, notre millionnaire ministre du travail de fustiger le secteur du BTP qui réclame son droit au retrait, et peu importe les ouvriers du secteur, comme ceux de l’alimentaire, ou des transports, c’est des pauvres, les pauvres ça pue et ça fait même parfois des Gilets Jaunes.

Dans l’entourage du chargé de mission du Medef, on espère que la nation va faire corps autour de celui-ci, que ce qui a été distendue par la crise des Gilets Jaunes et la réforme des retraites va se retisser grâce à la pandémie et aux formidables mesures… qu’ils tardent à prendre. C’est dire s’ils vivent totalement hors sol. Le personnel soignant, au bord de la rupture, et après un an de grève des urgences, des démissions en masse, est fou de rage après notre gouvernement de baltringue. Les flics ont menacé d’exercer leur droit de retrait (ce qu’a d’ailleurs fait une compagnie de CRS dans la région Rhône Alpes) et les routiers pareillement à l’initiative de FO. Et ce n’est que le début car pour le moment la France ne compte « seulement » que 562 morts et, selon le ministère de la santé entre 30000 et 90000 cas avérés de personnes infectés, tandis que l’Italie paye le plus lourd tribu d’Europe avec 3450 morts pour l’Italie dont plus de 500 en juste 24h…. Et puisque des tests systématiques n’ont pas été effectué (sauf à Marseille où vous pouvez vous faire tester à la Timone si vous le désirez) faute d’en avoir, puisque porter un masque ne sert à rien si on n’est pas infecté selon notre « gouvernement » les cas vont très probablement se multiplier et les morts également. Et ne croyez pas parce que vous êtes jeunes que vous en réchapperez, j’ai dans mon entourage des gens d’à peine 24 ans qui sont atteint. Préparons-nous donc à devoir enterrer, de loin, des amis, des frères, des sœurs, des parents, des enfants, parce que nous sommes « gouvernés » par des criminels. Des criminels qui n’ont hésité devant aucune violence pour écraser la révolte des Gilets Jaunes, mettant en avant cet abject petit homme qu’est Didier Lallemand, ancien légionnaire aux accent fascisant, rouleur de mécanique irresponsable qui hier encore frimait pour sa hiérarchie qu’il ferait appliquer les règles de confinement avec la plus grande des fermetés. Des criminels qui mettent sciemment la vie d’autrui en danger pour faire tourner une économie bien dérisoire dans la circonstance. Des criminels qui naviguent à vue et n’hésitent pas à profiter d’une pandémie pour casser le code du travail, tout en sachant que personne n’est en état de se révolter… pour le moment.

Car tout se paye d’une manière ou d’une autre et particulièrement en matière de gouvernance. La taule magistrale que LREM s’est pris lors des municipales avortées est un signe avant-coureur de ce qui les attends dans l’avenir. Et plus ils gèreront cette pandémie avec l’incompétence qui les gouverne, plus il y aura de morts, plus ça risque de craindre, non pas pour leurs avenir électorale, ils n’en n’ont aucun à l’heure actuelle, mais plus simplement pour leur tête. Et je ne parle pas par métaphore. Ce pays est déjà au bord de l’implosion, encore hier, à 20h, à l’heure des applaudissements, une banlieue de réclamer ouvertement des moyens pour le secteur de la santé. C’est la colère qui gronde. Pour le moment tout le monde est plus ou moins occupé qui a chouiner que c’est trop injuste cette amende, qui a essayé de survivre sans devenir dingue chez soi. Mais demain ? Demain quand nous aurons enterré nos proches, que la pandémie sera maitrisée et que nous réaliserons que le chargé de mission du Medef a décidé de prolonger ad vitam la loi « urgence coronavirus » sur le travail que se passera-t-il. Considérant l’esprit rebelle des français et les près de deux ans de crise des Gilets Jaunes, j’ai bien peur que ça ne passe plus, plus du tout.

Contrairement à ce qu’a bavouillé le roitelet de merde qui nous impose sa tyrannie, nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en pandémie. Nous ne luttons pas contre une armée, ni même un ennemi invisible, nous le subissons en attendant que la recherche qui est sous-budgétisée et sous-payée trouve une solution. Nous ne sommes pas des soldats mais des citoyens et des citoyennes. Nous n’avons pas besoin d’un langage martial mais de solidarité et de soin. Nous sommes des victimes passives à qui on propose de rester dans leur canapé et ça n’a rien à voir avec faire la guerre. Mais demain ça pourrait changer, et cette guerre-là sera civile. Alors il ne sera plus le temps de rester chez soi à se confiner mais d’aller chercher des têtes à mettre dans le panier. Et c’est peut-être la meilleure chose que réserve cette pandémie aussi sanglant cela risque d’être. Que les citoyens se prennent enfin en main et jugent tous ceux qui nous ont mis dans cette situation, de Sarkozy à Macron en passant par la totalité de leurs gouvernements de menteurs et d’escrocs.

L’adage veut qu’à toute chose malheur est bon. Grâce au pangolin, la faune retrouve une certaine liberté, sauf en France ou le roitelet autorise toujours la chasse même en période de confinement. La pollution a diminuée dans le nord de l’Italie et en Chine. Souhaitons donc que cette pandémie soit le facteur déclenchant à une saine révolte en France et ailleurs, que cette fois la population suive et ne se contente pas de se faire une opinion biaisée par des média aux mains des milliardaires qui gouvernent ce pays en sous-main. Souhaitons le car nous vivons un moment historique, et l’histoire soit on la fait soit on la subit, il n’y a pas d’alternative.

Vive le coronavirus !

Je vais peut-être tomber malade et en mourir, je vais peut-être sombrer comme les 61 français, calencher à la mode en quelque sorte, mais je vous le dit d’avance, j’adore le coronavirus. J’adore cette maladie parce qu’elle prend tout le système de court. J’adore cette maladie parce qu’elle révèle toute la faiblesse intrinsèque du libéralisme et du mode de gouvernance moderne. J’adore cette maladie parce que soudain elle met les irresponsables qui nous gouvernent face à leur désastreuse gestion notamment du secteur de la santé et bientôt de l’économie. J’adore cette maladie parce que vous, moi, Emmanuel Macron ou Donald Trump peuvent l’attraper et qu’ils flippent. Ils ont peur dans leur chair, ça se voit dans leur regard de mauvais comédien. Pour une fois, et absolument tout le monde est concerné, même Bernard Arnault depuis sa tour d’ivoire. Ils auront beau désinfecté leurs petites mains roses avec du gel médical et tousser dans le coude de leur valet, la maladie, comme la mort ne choisit pas au portefeuille.

Alors oui comme vous j’ai vu cette vidéo déchirante d’un homme en compagnie du cadavre de sa sœur. Mais j’ai aussi connu des enfants qui pendant trois semaines ont regardé leur mère mourir du sida dans une quasi indifférence générale, alors que cette maladie faisait des ravages dans les années 90. Et pardonnez-moi mais ce n’est pas le sida ni même la grippe espagnole c’est un retournement de situation comme l’ont été les Gilets Jaunes et les divers mouvements de révolte à travers le monde pour les gouvernances les plus autoritaires. Un retournement de situation globalisé comme leur économie à la con. Et voilà le grain de sable. Une vie même pas intelligente, un virus et c’est le capitalisme qui tousse. Tout le château de carte d’un coup, car qui dit confinement dit fin de la consommation à outrance, fin de la société de service aussi, celle qui ne produit rien mais le vend cher, arrêt des industries et hop la pollution disparait momentanément des cartes de la Chine, ciel bleu sur Pékin, un miracle. Oui ça beau être une maladie potentiellement mortelle et qui s’attrape aussi connement qu’un rhume, c’est un miracle, une leçon, la fessée du siècle à mon avis.

Car jusqu’ici, n’est-ce pas on pouvait condamner les victimes du sida par exemple, les ostraciser comme l’avait fait la Suède, et l’Eglise de s’en mêler avec sa morale hors d’âge et toxique. Jusqu’ici on pouvait minimiser les incendies qui en Australie qui en Californie ou en Amazonie et d’accuser pas de chance de tous les feux. Jusqu’ici on pouvait réclamer toujours plus aux services de santé avec toujours moins, détricoter à loisir le service public et l’orienter vers l’entreprise privée. Mais voilà, les hommes politiques sont désormais face à un dilemme, tous autant qu’ils sont, même dans le déni comme Trump -et sans surprise- finir de se rendre totalement impopulaire en continuant leur politique désastreuse à un moment crucial tant pour le pays que pour leur carrière, pire de conduire le pays dans le chaos, incapables qu’ils sont ou seront à faire face à une crise totalement inédite et dont cette fois personne ne peut se cacher. Ou bouleverser toute leur politique d’austérité comme l’a suggéré l’OMC. L’Italie est en panique complète, 60 millions d’individus en quarantaine. Est-ce justifié ? Comparativement au nombre de morts sans doute même si on reste en deçà de la mortalité dû à la grippe. Ce n’est pas la mortalité qui compte pour les statistiques économiques, du moins pas encore, c’est la vitesse de la propagation. C’est ça qui fait paniquer les marchés, ça et la réaction des gouvernements face à cette crise. Que va décider la Banque centrale, comment soutenir non seulement le CAC 40 mais également les PME qui ont déjà trinqué avec la crise des Gilets Jaunes ? Vas-t-on se retrouver face à des pénuries de pâtes et de papier toilette après l’annonce de Narcisse 1er ? Que de questions et que de paranoïa. Parce que même si le virus a infecté 15000 italiens et en a tué 1016 à ce jour, il fait beaucoup plus peur qu’il ne tue. Et les masques de commencer à fleurir dans mon quartier populaire parce que BFMTV et Italie en quarantaine.

Cette maladie révèle toutes les faiblesses d’une société débile. Pas seulement au niveau de ses infrastructures de santé, ni même économiquement car la crise pétrolière déclenchée par l’Arabie Saoudite est aussi en cause dans l’affolement des marchés. Mais également parce qu’au-delà d’être une pandémie c’est une infodémie, Un épidémie d’informations vrais et fausses, de la plus délirante à la plus rationnelle, qui se croisent sur la toile et les réseaux sociaux. La planète tremble non seulement de peur de tomber malade mais également à force de n’entendre plus parler que de ça. Cette maladie tend un miroir à cette société qui se regarde chier sur Instagram et lui renvoi son absurdité dans la figure. Et ce d’une manière tellement inédite que personne ne peut l’ignorer, faire comme si ça n’arrivait qu’aux autres, aux chinois par exemple, comme au début de l’épidémie. Même la xénophobie semble bien dérisoire ici puisque n’importe qui peut l’avoir et des italiens de se retrouver en quarantaine en Mauritanie parce qu’ils avaient voulu se réfugier en Afrique avant la mise sous cloche de leur pays. Délicieuse inversion du paradigme nord sud. On en serait presque à trouver une moralité à ce virus. Qui puni la globalisation de son péché originel, l’abolition des frontières économiques, la libre circulation des marchandises et globalement l’interconnexion de toutes les économies dans un chaos « autorégulé ». Mais foin de métaphore religieuse, un virus n’a pas de morale non plus, encore une fois il peut s’attaquer à n’importe qui et rappel à nos gouvernants cette sentence de Montaigne que sur le plus haut des trônes on n’en est pas moins assis sur son cul. Et au-delà même rappelle à tous les théoriciens de l’économie « autorégulé », les prêtres de l’école de Chicago que la réalité sera toujours plus forte que leurs théories morbides, que toutes leurs mesures d’austérité nous conduisent ici vers une crise sanitaire sans précédent, et qu’au final leurs certitudes et le capitalisme dans son ensemble vaut peau de zob face à une toute petite maladie. On n’ose imaginer ce qui risque de se passer quand le permafrost relâchera ses bactéries dans l’atmosphère…

Alors bien entendu on ne peut pas se réjouir des morts ni du fait que le reste de l’actualité passe à l’as aux tribunes des vingt heures. Nos retraites ont bien été sacrifiées sur l’autel du 49,3, les rassemblements de mille personnes sont interdits mais on nous invite à aller voter dimanche. Il ne faudrait pas que les macérations de notre médiocre tyranneau soient contrariées par un virus. Les syriens sont toujours coincés par dizaine de millier à la frontière grec par la faute d’un Atatürk de pacotille et Trump continue de babiller son narcissisme à la Maison Blanche. Mais on ne peut pas se soustraire de l’idée que cette maladie va imposer des changements pour ne pas parler de bouleversement que nos tout petits économistes le veuillent ou non. Qu’ici c’est toute la globalisation qui est à repenser, tout un système économique qui est à revoir tellement il est fragile. Et contrairement à 2008 il ne s’agit plus d’une cause endogène aux banques, seulement un mode de fonctionnement déréglant le reste de la machine mais la machine tout entière remise en cause par une pandémie. -12,8% pour le CAC 40 ce jeudi 12 mars, record absolu de baisse depuis sa création en 1987. Et la florissante économie américaine de se prendre une claque pétrolière grâce à leur cher ami MBS, comme si ça ne suffisait pas.

Maintenant reste à savoir ce qu’en tirons les incapables qui prétendent nous gouverner et surtout comment les populations vont réagir. Parce qu’il est certain qu’aujourd’hui tout le monde a bien conscience du danger qu’impose le système actuel, qu’il ne sait répondre parce que ses bases sont fragiles. Un ogre de papier. Et que cet ogre s’enrhume quand la société cesse de consommer comme des porcs. Tout le monde a bien conscience que le tourisme de masse est une ineptie dangereuse, que de bouffer n’importe quoi parce que c’est la tradition régionale n’est pas forcément une bonne idée, que de restreindre l’AME en période de pandémie est d’une stupidité meurtrière. Que de fonder son économie sur le seul secteur du service et de la finance est suicidaire. Quitte à produire on ferait mieux de produire utile et localement en cessant de s’accrocher à cette théorie de Ricardo des avantages comparatifs, ça éviterait les pénuries de médicaments comme cet été parce que la Chine ralenti sa production. Oui que se passera-t-il quand l’orage sera passé et d’ailleurs comment passera-t-il ? Avec un vaccin ou va-t-il se ranger au rang des maladies chroniques avec lesquels il faudra vivre derrière son masque ? Ne nous décourageons pas des gouvernants, ils réagiront avec leur incompétence légendaire et retourneront dès que possible à leurs petites affaires, pareillement pour le marché qui n’a rien appris de 2008 puisque personne ne s’est fendu de lui faire la leçon, mais les peuples eux comment vont-ils réfléchir à tout ça ? Quel enseignement vont-ils tiré de cette expérience mondialisée ? Si on peut légitimement se poser la question on peut également deviner à quel point de la Chine à l’Europe la réaction des gouvernant traduit et traduisait la terreur qu’inspire en réalité les peuples à leurs dirigeants. C’est toute leur crédibilité que remet aujourd’hui en jeu cette maladie et ils en ont parfaitement conscience. Alors encore une fois vive le coronavirus !