Le IVème Reich, l’avènement.

Inspiré du fascisme de Mussolini, plein de la mégalomanie et des fantasmes d’un Hitler, le nazisme est une sorte de révolution conservatrice avec un ADN raciste. Et si les juifs sont la principale cible d’un antisémitisme d’état, leur élimination systématique ne fut pas la première idée engagée à ce sujet mais l’expulsion vers un état choisi arbitrairement. C’est ce que l’extrême-droite moderne appelle la remigration, et cette fois ce ne sont plus les juifs qui sont visés mais bien les musulmans.

Le Reich d’Adolf Hitler est né de la défaite de 1918, au même titre que le fascisme de Mussolini. Du Traité de Versailles, de la répartition du monde voulu par les vainqueurs et dont sera écarté notamment l’Italie. Ce qui permettra aux fascistes de parler de « victoire volée » les italiens censés faire partis des vainqueurs mais ne touchant que des miettes après 1918. Il est surtout né d’une crise de 1929 particulièrement dure qui jeta mondialement des millions de gens à la rue. Enfin l’on peut raisonnablement y ajouter une base de violence née d’une génération qui a connu les tranchées mais également une épidémie aujourd’hui oubliée du grand public, la grippe espagnole, qui fera quand même à elle seule entre trente et cinquante millions de morts à travers le monde, soit, pour l’époque, entre 2,5 et 5% de la population mondiale.  Le covid a tué à ce jour environs sept millions de personnes mondialement, sans compter tous ceux victimes de son pseudo vaccin, inoculé de force dans bien des pays. Le Sida, lui a fait depuis son apparition il y a quarante ans, près de trente millions de morts, dont un certain nombre victimes également de sa propagation volontaire en Afrique. Notamment par les services de renseignements rhodésiens et sud-africains du temps de l’apartheid. Mais aussi par le biais des viols de guerre, politique suivi par les armées rebelles de RDC depuis le génocide rwandais. Quand aux crises sociales et économiques, les états occidentaux ou occidentalisés ne connaissent que ça et de façon systémique depuis plus de trente ans. Ce qui n’empêchera pas des bulles spéculatives comme celle de 2008, ni les révolutions, comme le Printemps Arabe.

Mais le péché originel du IVème Reich, son acte de naissance en quelque sorte, naitra sur les débris du Mur de Berlin, avec la mort programmée du communisme soviétique mais également, notamment avec l’avènement du communisme à la chinoise. Avec l’effondrement lent mais complet de la gauche en Europe et avec l’émergence coordonnée et soutenus par le libéralisme économique et ses serviteurs, de l’extrême droite. Une émergence qui va essentiellement se fabriquer à partir des années 90 et fleurira sur le terreau du mensonge, de la désinformation, de la perversion du langage et de la manipulation globale voulu par les tenants du capitalisme moderne, le capitalisme financier. Et dont Trump, comme Macron, Bolsonaro ou aujourd’hui Milei en Argentine, sont les dignes représentants. Un capitalisme fascisant. Un capitalisme qui lorgne aujourd’hui vers un système social à la chinoise, un système de contrôle total des populations. George Orwell avec 1984 croyait avoir rédigé un avertissement au sujet des tyrannies de son époque. Il ne pouvait pas imaginer qu’il s’agirait d’un manuel de conduite pour les tyrannies modernes.

C’est acté, l’un des seuls pays à s’être débarrassé d’une dictature fascisante de manière pacifique, la dictature de Salazar, vient à son tour de basculer. Troisième parti d’un pays historiquement de gauche, le Portugal, Chega (« assez ! ») parti populiste, vient de rentrer au parlement. Un symbole fort qui devrait réveiller les consciences de gauche mais je crains que de conscience ici, il n’y en ait plus beaucoup. Et de volonté de lutte encore moins. La gauche européenne ne s’étant pas réinventé avec la chute du Mur, s’étant laissée mollement castrée par le capitalisme financier, il n’y a désormais plus de penseur de gauche, de figure charismatique, de manifeste, mais des carrières et des carriéristes de gauche. Et sur cette mort programmée d’une gauche européenne sans boussole. Sur la disparition lente et également voulu des figures politiques et culturelles atypiques ou non conformes au rouleau compresseur libéral. Acculturation, abêtissement globale, lissage du discours par la censure des algorithmes, manipulation de l’opinion à coup de sondage et de contre vérité dispensée à longueur de médias mainstream, ou non. Autant d’outils qui vont permettre l’émergence de figures politiques « soda » médiatisés et vendus comme des starlettes de cinéma, tel un Sarkozy, Trudeau, Berlusconi ou le très fourbe Tony Blair. Mais également des « influenceurs » terme impropre désignant nos hommes et femmes-sandwichs modernes. Ambassadeur de la marchandise mais également d’un certain néant culturel. Emergence enfin d’une culture de la violence que ce soit à travers le porno, la cancel culture, les torture porn, ou les guerres mythologiques des films Disney, de Star War aux Avengers. Culture de la violence soutenue par une généralisation de la violence bien réelle. Non seulement depuis le 11 septembre avec les invasions conjointes de l’Iraq et de l’Afghanistan, mais la généralisation du terrorisme, l’avènement du mercenariat sous toutes ses formes. Et aujourd’hui la guerre en Ukraine et le génocide palestinien, voulu par trois entités ouvertement fascisantes, la Russie, Israël, et les Etats-Unis, n’en déplaise.

Ainsi on reviendra rapidement sur ce qui fait de la soi-disant démocratie américaine un pays fasciste. Sa politique du Destin Manifeste n’est rien de plus que l’espace vitale réclamé par l’Allemagne nazi. Son impérialisme tend non seulement à imposer des régimes pas du tout démocratiques dans des pays qui n’avaient rien demandé, mais au nom de cette fameuse démocratie dont tout le monde parle sans qu’on n’en voie un bout nulle part. Sa culture de la guerre permanente (près de 225 ans de guerres diverses sur ses 248 ans d’existence) son amour de la force brute et sa représentation quelle soit cinématographique ou simplement esthétique (le culte du corps). Sa glorification du drapeau et de la violence à travers la commercialisation à l’extrême des armes individuelles, ses hommages répétés aux vétérans de ses diverses guerres, et notamment, afin de propagande renouvelée, du débarquement. Son racisme qui après avoir été institutionnalisé (loi Jim Crow) c’est systématisé dans la société et notamment auprès des forces de police. Sa militarisation systémique, qu’il s’agisse des forces de police ou de son discours quasi constamment va-t-en-guerre. Son usage constant de la propagande la plus ronflante à travers le cinéma, la publicité, les médias en général, et la marchandise. Son obsession pour la pureté des mœurs, selon des critères tout à fait spécifiques aux seuls Etats-Unis mais qu’il veut imposer au monde entier. Facebook étant un distrayant reflet de cette obsession pour la régulation des mœurs. Du moins en apparence, car bien entendu Facebook est le plus grand réseau de prostitution et de pédocriminalité du monde. Il suffit pour s’en rendre compte de comptabiliser toutes les pages dédiées au très jeunes filles ou aux jeunes garçons, ainsi que tous les comptes reliés ouvertement à des escorts girls ou sinon à des escrocs type « brouteur ». Un pays qui aujourd’hui, après avoir volontairement mit le feu en Europe à travers sa guerre larvée contre la Russie, arme Israël et soutient son génocide devant l’ONU en refusant tout cessez-le-feu, au nom d’une pseudo lutte contre le terrorisme. Lutte qui masque en réalité une volonté d’affronter l’Iran des mollahs.

Pour autant le IVème Reich, qui est désormais un phénomène globalisant, ne s’appuie pas sur la seule Amérique pour émerger. Il s’appuie plus généralement à la fois sur les partis d’extrême-droite qui retrouvent là leur terreau naturel, mais également, comme l’a parfaitement défini l’historien Johann Chapoutot sur les partis qu’il nomme d’extrême centre, à savoir l’essentiel des partis libéraux. Les mêmes qui hier bramaient plutôt Hitler que Blum. Les mêmes qui, en France et ailleurs, notamment aux Etats-Unis, collaboreront avec les nazis, avant et durant la guerre. Aussi il ne faut absolument pas se surprendre de voir Macron inviter l’extrême-droite et un parti fondé et composé d’antisémites notoires à une marche contre l’antisémitisme. C’est dans la continuité de cet avènement, dans la volonté même de la bourgeoisie de se protéger du populo, voir de s’abstraire du peuple. Et que ceux qui ont cru à la notion de « barrage » ou au « vote qui m’oblige » se réveillent de leur naïveté. Depuis qu’il est au pouvoir, quand il n’a pas pu s’appuyer sur large majorité de droite, le gouvernement à invoqué le 49,3. Et la droite et l’extrême droite se confondant désormais dans le discours, il ne faut pas se surprendre quand la loi immigration est votée à la majorité et que les lepenistes parlent de victoire idéologique. Le «projet » de Macron n’ayant jamais été ailleurs que de faire couler la démocratie déjà vacillante en France, et son modèle social, lui qui déclarait déjà ne pas aimer ce terme. Et ce à seul fin de servir cette rupture voulue par la classe dominante envers les classes moyennes et prolétaires. Ce que l’on nomme improprement dans les médias les « élites » et qui n’ont d’élite que le titre que leur ont donné les dit médias.

La poussée de l’extrême-droite en Europe a commencé réellement à partir de  2010 et se généralise comme une maladie aujourd’hui en 2024 du nord comme au sud. Et si la France n’est officiellement pas encore tombée, officieusement c’est acté. Nous en avons eu deux brillantes démonstrations, qu’il s’agisse de la brutalité de la répression macroniste à l’égard des Gilets Jaunes et de toute forme d’opposition ouverte ou de sa gestion du covid. Mais l’arsenal juridique, et les lois d’exceptions propre à tout état fasciste, avaient déjà été votés sous Sarkozy puis Hollande, preuve s’il en est que les libéraux tiennent volontiers la main de leurs opposants de papier si ça peut servir ce projet de rupture et plus globalement cette mise sous tutelle de la population mondiale selon un modèle qui emprunte énormément au nazisme.

Un exemple de néo nazisme globale ? Le transhumanisme. Ce mouvement mégalomane et angoissé d’une Silicone Valley pleine de son pouvoir et qui tend à débarrasser les hommes de leurs « imperfections ». Hier l’eugénisme et l’Aktion T4 des délires meurtriers des nazis. Aujourd’hui Elon Musk et ses implants cérébraux. Mark Zuckerberg et ses investissements pour éliminer la mort comme une maladie. Ou plus près de chez nous, les délires verbaux de Laurent Alexandre dont l’influence auprès des classes dominantes n’est pas complètement négligeable. Un autre exemple ? La surveillance globalisée, la disparition annoncée de la monnaie physique qui nous rendra tous dépendants d’une IA et de ceux qui la manipuleront. La militarisation des forces de sécurité, en France et ailleurs. La démocratisation des puces intradermiques, présenté bien entendu comme un progrès et un facilitateur d’échange. Ou encore le projet de l’état macroniste de confondre carte d’identité et carte vitale, de sorte que le verrou du secret médical saute tôt ou tard. Et enfin une uniformisation des médias, non seulement sur leur aspect visuel que sur leur contenu. D’un bout à l’autre de la planète, selon les intérêts de chaque pays, un point de vue uniforme, propagandiste, et consensuel.

Car ce nazisme, que j’ai appelé dans un précédent article, le totalitarisme kawaï, se veut propre, rose, distrayant, fun, dispensé du moindre contenu politique ou clivant. Tout en proposant en guise de contre-culture, une cancel culture qui n’a rien a envié au ministère de la vérité de 1984. Une écriture inclusive plutôt exclusive qu’autre chose visant à mettre de l’idéologie dans les propos. Un « antiracisme » comme une coquille vide de sens et dont la logique est reprise à l’envie par l’extrême-droite pour raciser tout à chacun et ainsi se poser en martyr avec le « racisme anti blanc ». Mais qui bien entendu se garde bien de ne pas nommer des boucs émissaires, les musulmans en priorités, les « étrangers » en général mais surtout les moins blancs. Et un Darmanin d’associer sans vergogne criminalité et présence étrangère en France, comme une Affiche Rouge de base. Tout en veillant, bien entendu, à ne surtout pas déranger le pouvoir des mafias corses, géorgiennes, serbes, tchétchènes, russes, albanaises et italiennes qui prospèrent en France. Mais souvenons-nous que dans les années qui ont précédé la guerre, avec leur esthétique wagnérienne, les nazis impressionnaient le monde avec leurs défilés, leur ordre, leurs Jeux Olympiques, le redressement économique concomitant pourtant d’un réarmement massif. Or comme je le rappel dans mon introduction, les nazis sont passé d’une politique de remigration à une politique d’extermination. L’antisémitisme s’est peu à peu institutionnalisé avec les lois de Nuremberg en 38. Pendant que dans la France de 2024 on glisse lentement d’une islamophobie relayée avidement par BFM et CNews aux lois sur le séparatisme et sur l’immigration. D’une attaque ignoble du Hamas à la justification d’un génocide. Une remigration que propose autant le parti d’extrême-droite allemand qu’un Eric Zemmour et sa complice Marion Maréchal-Le Pen…

Hitler avait sans doute une nature psychopathique doublé d’un appétit de revanche né dans les tranchées. Et c’est peut-être la seule véritable explication à la guerre si l’on ne tient pas compte de la révolution d’octobre. La classe dominante moderne n’a jamais eu à souffrir de quoi que ce soit mais la voracité pathologique du capitalisme financier, la rendue probablement totalement psychopathe. Or si le péril rouge est né en octobre 1917 à Saint Pétersbourg et est mort en novembre 1989 à Berlin, il est un autre péril dont a parfaitement conscience cette classe-là. Un péril qui menace de nous engloutir tous autant que nous sommes, états ou individus, indifféremment de nos opinions ou de notre situation sociale, et c’est le changement climatique. Ce n’est pas par hasard que les élites de la Silicone Valley interdisent les écrans à leurs enfants, parfaitement au courant qu’ils sont de l’abêtissement qu’engendre une trop grande exposition aux ordinateurs et autre tablette. Pas plus que l’explosion du marché des super bunker ne relève du hasard chez les classes milliardaires. Et c’est très probablement l’objet fondamentale de ce projet de rupture. Il n’y en aura pas pour tout le monde. A vous la viande cellulaire et la misère au quotidien à nous le bœuf d’argentine et l’opulence. A vous la chasse au gaspillage, à nous les jets privés. A nous le gaspillage à vous la poubelle jaune, à vous le traitement des eaux de source comme des eaux usées, à nous le millésimé, etc… A ce jeu, les régimes totalitaires n’étant économiquement pas viables, la nécessité de fédérer autour d’une cause supérieure, et la raréfaction des ressources naturelles, l’appauvrissement des sols, et conséquemment des terres arables disponibles, la guerre deviendra un mal nécessaire. Il suffit d’ailleurs de remarquer la progression du marché de l’armement ces dernières années pour s’en convaincre. Rien qu’en 2021 les dépenses mondiales ont atteint la somme farubileuse de 592 milliards d’euros. Ce qui reste tout de même en de ça du seul budget militaire américain, 842 milliards de dollars en 2024. Car ce néo nazisme là, celui que prône culturellement le transhumanisme et politiquement libéraux et extrémiste de droite, que propage par l’anecdotique, la bêtise, et la haine, les réseaux sociaux, bref celui qui est finalement l’ADN du capitalisme global, ne peut et s’est jamais passé de la guerre. La guerre pas seulement comme effet de lutte entre deux convictions, deux ou plusieurs peuples, mais comme objet fédérateur, comme épreuve dans la force et la violence de sa virilité, comme culture même et enfin comme formidable accélérateur économique et industriel. Une guerre permanente qui ne se proposera plus de mettre en servage les slaves mais le monde entier, d’exterminer les gêneurs après les avoir décrétés indésirables mais seulement ceux qui ont le toupet de rebeller contre l’ordre établi, comme les palestiniens à l’instant où j’écris ces lignes. Les indiens d’Amazonie, les populations à l’est de la République Démocratique du Congo, le peuple syrien, arménien, kurde. Une extermination pas nécessairement médiatisée, pas nécessairement aussi immédiate et systématisée que pendant la seconde guerre mondiale, mais mécanique et inexorable. D’ailleurs qu’est-ce que change les médias là-dedans ? Pas grand-chose dans la bande de Gaza. Comme si le ghetto de Varsovie passait en prime time entre deux pubs Ford. Et qui se souvient encore de ces femmes kurdes qui ont courageusement combattu Daesh pour être poignardées dans le dos par les turcs et conséquemment leurs alliés américains ?

Les années vingt sont prometteuses, les années trente seront assurément brûlantes, et pas qu’en terme de canicule…

Laisser un commentaire