La croisée des chemins

Cet été, pendant que les français subissaient le diktat d’un tyran narcissique, le monde cramait, littéralement. Aux Etats-Unis, au Canada, en Grèce, Sicile, mais également au Nigéria, en Algérie, dans toute l’Afrique subsaharienne, une partie du sud de l’Europe. Des villes au complet qui prennent feu sans qu’on puisse y faire quoi que ce soit et dans la foulée des espèces entières, qui disparaissent ou vont disparaitre de la surface du globe. Nous en sommes à la sixième extinction de masse, 60% des animaux sauvages se sont éteint en quarante ans et rien que pour l’année 2020 c’est 31 espèces qui ont totalement disparues. Certes il faut se défier de ce que nous appelons disparitions complètes. Le tigre d’Asie était une espèce menacée jusqu’à récemment et les ours polaire migrent vers les terres où ils se reproduisent avec leurs cousins des forêts. Mais on ne survit pas à un feu et quand votre environnement naturel mute en four vos chances de survie sont d’autant réduite que par ailleurs le capitalisme lui n’invoque qu’une prière : sainte croissance priez pour nous.

A l’heure de cette fameuse mondialisation qu’on nous vend comme un bienfait inéluctable, le monde en réalité se réduit. Parce que la mondialisation ne date pas d’hier bien entendu mais hier elle élargissait les horizons des civilisations. Rome allait déjà jusqu’en Chine commercer la soie, l’Afrique faisait des échanges avec le monde entier bien avant l’invention de Bolloré et l’Europe sillonnaient déjà les mers du globe que le CETA n’existait pas. Mais lors de ces différentes périodes, l’alpha et l’oméga des sociétés n’était pas de devenir le plus gros consommateur de la planète. La fameuse croissance n’était pas dans le vocabulaire des explorateurs et des entrepreneurs, et on conquérait pour le rayonnement d’une nation, d’un royaume, d’une reine ou d’un roi. Aujourd’hui les rois et les reines s’appellent Gates, Arnault, Bolloré, Bettencourt, Drahi, Zuckerberg, etc… et c’est pour leur seule fringale cannibale de pouvoir et d’argent, leur psychopathologie en réalité, leur voracité de prédateur de l’état de droit, que le capitalisme ravage tout sur son passage.

Ils ont déjà tout ces morbides qu’on célèbre à longueur d’année pour leur « générosité » (Gates) leur « génie » (Musk) ou plus simplement pour la disproportion de leur fortune (Bezos, Arnault). Ils sont fous à lier, dangereux pour la planète, malsain dans leur voracité mais ils sont parfaitement intégrés à une société de l’accumulation et de l’envie, elle-même complètement tarée. D’ailleurs Narcisse 1er a formulé le souhait que la jeunesse se rêve milliardaire. Mais ce merdeux n’a pas beaucoup d’imagination, il est le produit de la bourgeoisie de province, dont l’ambition ultime demeure la propriété et le cauchemar qu’on la lui retire. Son pouvoir ne repose que sur la manipulation de l’opinion, celle-là même qui lui a permis de monter sur son trône. Il ne représente rien ni personne sinon son égo disproportionné mais n’oublions surtout pas qu’il a une mission, une feuille de route, celle du Medef, et que ce qu’il prépare en verrouillant la société française pour en faire une tyrannie à la chinoise, c’est l’avenir immédiat.

Gouverner c’est prévoir dit-on. Avec l’achat de 25 millions de cartouches de 5,56, et de 170.000 cartouches de LBD, on se doute déjà à quoi se prépare l’état macroniste. Au chaos. Un chaos engendré par sa seule gestion catastrophique ? Par ses mensonges à répétition ? Par son seul mépris de classe ? Par l’existence des Gilets Jaunes ? Non pas. Les lois contre le séparatisme, sur le renseignement, la loi dite Sécurité Globale, le passe sanitaire, ne sont pas uniquement là pour soumettre un pays rebelle à la tyrannie d’un merdeux narcissique mais pour boucler au plus près une société qui va bientôt crever de tout, de faim, de soif, crouler sous une immigration massive et qui ne sera pas qu’exogène cette fois mais endogène. Pourquoi croyez-vous que le tyran a redécoupé les régions, juste pour faire jolie sur le papier et garder pour autant un état centralisé où tout se décide à Paris ? Je vous invite à observer une carte hydrique de la France et à réfléchir encore à ce découpage inutile aujourd’hui mais d’une importance vitale demain. Bref Emmanuel Macron est une sorte de visionnaire au service exclusif de sa classe sociale, la bourgeoisie. Certes c’est lui donner beaucoup d’importance que de qualifier cette outre à suffisance de « visionnaire » d’autant qu’il ne fait qu’obéir, mais il faut bien admettre qu’il nous prépare un avenir. Un avenir débarrassé de faux semblant, nous y serons les serfs et lui et ses amis seront les seigneurs des terres brûlées.  Certes c’est ce que nous sommes déjà à ses yeux et ceux de ses amis mais pour le moment ils veulent bien nous bercer de l’illusion que les progrès sociaux acquis au cours d’un siècle de lutte ont une légitimité, un avenir.

Et pendant ce temps-là les milliardaires s’amusent à faire les astronautes à coup de millions de dollars. Ils sont rapaces et passablement cons. La dernière sortie de Bezos sur les industries polluantes qu’on devrait mettre dans l’espace démontre non seulement qu’il ne sait pas de quoi il parle, babille comme un enfant de quatre ans, mais qu’il révèle en réalité son désespoir. Le désespoir d’être membre actif d’une société suicidaire dont il accélère avec joie le processus de destruction pour le seul loisir de garder ses sous. Car dans la logique dysfonctionnelle de ma génération (je suis de la même année que Bezos) et de celles qui ont poussé entre les années 80 et 90, l’argent, la consommation, l’accumulation de biens, bref ma carte bancaire sont devenus des dieux. Des dieux absurdes, qui ne protègent de rien, qui ne nous nourrissent en réalité pas, qui nous asservissent à une logique d’auto destruction mais comme des camés nous n’arrivons pas à nous en défaire parce que nos dirigeants ne veulent surtout pas que nous envisagions le monde autrement. Et que nous même préférons rejeter la faute sur la société que de nous prendre en main.

Les Gilets Jaunes veulent se prendre en main. Ils veulent même reprendre à la bourgeoisie ses droits de diriger le pays pour ses seuls intérêts. C’est la révolte des serfs. Et ce n’est probablement que l’amorce d’une société qui va s’effondrer. Une société que Narcisse 1er veut garder sous son contrôle le plus étroit quitte à faire imploser la démocratie comme il est en train de le faire dans ce pays gonflés de sa prétention à donner des leçons au monde entier. Une révolte qui se globalise alors même que la tyrannie s’invite partout en prenant le masque doucereux de la démocratie. D’ailleurs répéter le mot démocratie à l’envie comme en abuse Narcisse 1er démontre pour l’essentiel qu’on a un problème avec elle. Mais à mes yeux c’est surtout un signe autant que la privation de liberté en France, la dictature sanitaire, l’état d’urgence permanent, la tyrannie molle d’un petit con plein de lui-même. Le signe patent que nous arrivons à la croisée des chemins.

Il y a quelque temps, au sujet de mon dernier article, on me demandait si je n’exagérais pas un peu. Comme si j’avais inventé le passe sanitaire ou l’état d’urgence permanent. Après tout, nous explique les moins éveillés d’entre nous, on peut tout relativiser parce qu’il y a pire ailleurs. Que j’ai le droit d’insulter à loisir Narcisse 1er, je ne finirais pas avec les mains coupées dans le trou d’une geôle exotique. Les imbéciles parlent pourtant plus fort que moi, et largement plus souvent, assertion vérifiée sur les réseaux sociaux, mais aucun gouvernant ne les écoute. Quel est donc ce mystère ? C’est que le capitalisme sécuritaire qui se dessine sous la main molle du roitelet se fiche bien de nous faire taire en réalité. Il n’a même pas besoin de nous emprisonner vu que la société de consommation le fait très bien elle-même. Nous emprisonner dans des besoins réels ou inventés, nous obliger au silence en nous privant de parole public. Certes ce blog l’est, publique mais quel incidence réelle a-t-il sur le monde ? Aucun, rien, j’écris cet article comme on pisse dans un violon. Et c’est tout le « génie » du capitalisme, il réduit au silence tous ceux qui s’opposent à son diktat. Un silence ouaté, un silence non violent, un silence comme on étouffe, lentement. Il y a environ 5 à 6000 personnes, du monde entier, qui passent sur ce blog pour lire mes articles, c’est le seul chiffre dont je peux me vanter dans ce siècle où tout doit être bankable ou mourir. Et qu’est-ce que c’est comparé au 64 millions de followers de…. Bob l’Eponge ? Vous me direz le nombre ne fait objectivement pas la qualité, je vous répondrais que ça n’a pas d’importance pour ce siècle de comptable où rien n’a de valeur s’il n’est pas assorti de milliers de « like » s’il n’a pas été vu sur Tik Tok, s’il n’est pas objet de scandale sur Twitter, Facebook ou Instagram. Agitations qui seront éventuellement reprisent pas les détenteurs de la Vérité Officielle, les médias mainstream devenus sous l’influence de leur milliardaire de propriétaire exclusivement des véhicules à propagande libérale. Et ainsi Bolloré d’interdire des reportages mettant à mal son système mafieux en Afrique ou virant à loisir tous ceux qui s’opposent à sa gestion tyrannique. Le capitalisme ne torture pas ou seulement dans des régions exogènes et si possible exotiques. Le capitalisme ne bâillonne pas il est le bâillon. Mais par contre il tue et il tue en masse.

Chaque année il tue huit millions de personnes de détresse hydrique et sept millions et demi de faim. Il tue trois millions et demi de personne de maladies curables mais n’ayant pas accès au soin. Et puisque ça serait dommage d’en laisser de côté, deux millions de personnes se tuent littéralement au travail. Vingt et un millions de mort par an…. Sans compter les guerres liées directement à ce système (bilan de la guerre Iraq/Afghanistan, 10 millions de morts dont un million d’enfants pendant le blocus). Et c’est ce système que protègent et protégeront coute que coute les hommes et femmes politiques parce que parait-il c’est le meilleur. A côté de ça les 80 millions de morts de la seconde guerre mondiale et les 50 millions de tués du communisme soviétique c’est de l’amateurisme. Et bien entendu si on en croit le dernier rapport du GIEC ça ne fait que commencer. Les animaux politiques sont pris dans ce double paradigme qui consiste à proroger un système qu’ils savent à terme être une impasse globalisé, et continuer de raconter la petite flûte de la démocratie tout en veillant à ce qu’elle n’ait en réalité pas le moindre avenir comme nous le rappelle à chaque coup de menton le roitelet de l’Elysée. En réalité la société du contrôle qu’espère tant nous vendre la Chine à coup de propagande et dont la France prend fidèlement le pli dans sa grande tradition de collaboration, n’est que le symptôme moins de la venue de nouveau tyran que de la fin d’un monde, le nôtre. En 1929 tout le monde a pris la crise économique de plein fouet et personne n’a vu venir les génocides qui se perpétrèrent un peu plus de dix ans plus tard. Nous sommes en 2021 mais où en serons-nous dans un peu plus de dix ans, si le Gulf Stream s’immobilise, si la température du globe augmente de deux degrés ? Macron n’a jamais été mis en place que pour protéger les intérêts des plus fortunés, à l’échelle humaine et sociale, il est le maitre-chien qui garde l’entrée de la propriété privée. Un maitre-chien auto satisfait, plein de mépris et de morgue, qui joue mal, qui zozote comme le premier de classe qu’il n’a jamais cessé d’être mais qui vous tuera si nécessaire pour protéger les intérêts de ses maitres. Bref il serait peut-être temps pour chacun d’entre nous et particulièrement pour ceux qui ont des enfants de se poser des questions sur leur avenir, ou nous allons tous finir comme cet oiseau qui illustre l’article et qui a préféré mourir brûlé vif plutôt que d’abandonner ses petits. Les milliardaires eux s’en foutent, ils font déjà des réserves dans leur bunker à dix millions de dollars….